Décryptage: le cas spécial des humains
- Jessy Loranger

- 22 juin
- 5 min de lecture

Modifier notre corps et nos comportements en réponse au stress est une fonction évolutive gagnante commune à tous les animaux et qui permet d’augmenter les chances de survie face aux aléas de la vie. En Décryptage Biologique, les maladies sont vues comme une telle réponse face à un stress ingérable. Cependant, ces « solutions » semblent souvent inadaptées, injustes et même carrément nuisibles, surtout pour les humains. Si les principes derrière le décryptage sont justes, alors pourquoi les humains sont-ils affligés d’un si grand éventail de maladies qui ne semblent avoir aucun bénéfice dans le monde réel? Une partie de la réponse est que la vision conventionnelle des maladies empêche toute compréhension profonde du sens des maladies puisque celles-ci sont vues comme des défauts de fonctionnement. Mais tout de même, il y a souvent un décalage apparent entre le sens d’une maladie et la réalité que nous vivons. Pourquoi?
Tout animal, tout humain, ne peut que se représenter la réalité de façon incomplète, puisque celle-ci est trop vaste pour être appréhendée dans son entièreté. Chacun se représente donc le monde d’une façon incomplète et unique. Mais contrairement aux animaux, nous possédons une capacité d’abstraction extraordinairement développée, ce qui fait qu’une grande partie de notre « réalité » se passe dans notre monde psychique et est encore plus déconnectée du monde physique que chez les animaux. Ceci nous permet de nous représenter le monde réel de façon particulièrement élaborée et nous apporte beaucoup d’avantages, comme par exemple anticiper et ainsi éviter beaucoup d’erreurs, planifier pour le futur lointain, ou encore imaginer des plans abstraits permettant (entre autres) la construction de bâtiments grandioses.
Une autre conséquence cependant est qu’une grande portion de nos pensées et de nos émotions se déroulent dans ce monde de représentations plutôt que dans le monde dont nous faisons directement l’expérience. Nous vivons beaucoup plus de choses dans notre tête et notre vécu émotionnel que ce qui nous est donné d’exprimer concrètement, physiquement. En effet, pour la plupart des humains de notre civilisation occidentale, le vécu mental et émotionnel est largement découplé de notre réalité biologique ancestrale. En d’autres mots, bien que notre conscience se soit développée au-delà du monde animal, notre corps, notre biologie, restent quant à eux bien ancrés dans le monde physique et dans la réalité de vie telle que nos cousins animaux en font l’expérience.
Lors du déclenchement d’une maladie – rappelez-vous que la maladie est une solution biologique imaginée par le cerveau pour répondre à un stress impossible à résoudre de manière satisfaisante par la pensée – notre cerveau, qui ne peut agir que sur notre corps biologique*, fait des liens comme il peut entre notre vécu émotionnel et notre biologie afin de trouver la « bonne » solution. Ainsi, la maladie apparaîtra dans la partie du corps qui, selon notre cerveau, devrait réaliser la solution impossible, la région du corps qui était utilisée dans le processus archaïque par nos cousins animaux pour résoudre ce genre de problèmes. Notre cerveau dispose donc non seulement des stratégies humaines pour trouver et appliquer des solutions, mais aussi de l’ensemble des comportements et stratégies de survie de tous les animaux. C’est d’ailleurs l’une des grandes différences entre humains et animaux : nous possédons en nous les possibilités de tout le règne animal (approfondir ce sujet dépasserait le cadre de cet article).
Ainsi donc, les maladies physiques sont des solutions basées sur des processus archaïques venant du monde animal, ce qui fait que pour nous les humains, ces « stratégies » imaginées par notre cerveau ne sont pas toujours alignées à notre vie comme nous la vivons. Plusieurs stratégies amènent donc beaucoup de souffrances, tout en ne réglant aucunement notre stress émotionnel, mais elles n’en restent pas moins logiques. Il s’agit de comprendre à quelle représentation du monde, à quel processus archaïque, elles sont associées, rôle principal du décryptage biologique.
Prenons un exemple concret pour illustrer tout cela : la cystite, une infection urinaire de la vessie. En décryptage, le conflit le plus commun relié à la cystite est l’envahissement de son territoire, ou ne pas être capable de faire respecter son territoire. Chez certains animaux comme les chiens, la façon de faire respecter son territoire est de le marquer avec son urine. Lorsque ce marquage ne suffit pas, la première solution archaïque (avant de se rendre à la confrontation) est tout simplement de marquer son territoire plus fortement, donc avec plus d’urine. Physiologiquement, la paroi intérieure de la vessie commencera à se dégrader afin de permettre d’emmagasiner un plus grand volume d’urine. Il est vrai que le volume ainsi gagné peut paraître très limité, mais il faut se rappeler que le cerveau ne peut agir que sur la biologie, que sur la région du corps impliquée dans le conflit. La phase de dégradation ne cause aucun symptôme. Mais lorsque le conflit est passé, donc si la marquage accentué a suffi, ou si une confrontation a eu lieu et que le territoire est maintenant respecté, la paroi de la vessie commence à se réparer et c’est la cystite qui débute.
À quoi cela peut ressembler lorsqu’on transpose aux humains? J’ai entendu parler d’un cas où une adolescente faisait des cystites à répétition. Elle s’était acheter un téléviseur pour sa chambre avec son argent de poche. Son conflit de territoire était qu’elle retrouvait constamment sa petite sœur couchée dans son lit, regardant ce téléviseur, parfois même avec son copain. La grande sœur finissait par piquer une crise après quoi la petite sœur se faisait chicaner suffisamment par la mère pour cesser ses intrusions…pour un temps, avant de recommencer. Une cystite apparaissait après chaque crise, lorsque le conflit se réglait temporairement. Évidemment, nous comprenons bien que cette « solution » était bien inutile pour cette jeune femme, puisqu’elle ne marquait pas sa chambre avec son urine (quoique ç’aurait certainement dissuadé sa petite sœur et son copain d’y entrer 😉). Mais c’était la solution archaïque trouvée par son cerveau face à son ressenti d’envahissement de territoire. Une fois ces liens compris et la situation expliquée, la petite sœur a finalement respecté le territoire de sa sœur et les cystites ne sont pas revenues.
* Notez que par « cerveau », je parle uniquement de l’organe physique et non de notre conscience, de nos émotions, ou de notre mental. En effet, bien que le cerveau soit essentiel au vécu mental et émotionnel, il agit plus comme un téléviseur qui capte les ondes de notre conscience plutôt que comme l’émetteur de la conscience. Le cerveau est donc physique, biologique, et c’est pourquoi il ne peut agir qu’à ce niveau pour remplir son rôle de garder notre corps en vie, dans sa recherche de solutions (maladies) adaptées à nos problèmes.



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